Les champagnes Pol Roger investissent 40 millions d’euros à Epernay
30 octobre 2020Boissons
9 avril 2021RIA a recueilli l’analyse des sociétés d’ingénierie sur les tendances des investissements en agroalimentaire. La demande est au rendez-vous, même si certains secteurs plus impactés par la crise sanitaire ont revu leurs projets à la baisse.
Une activité soutenue en 2020, avec quelques bémols selon les marchés
concernés, et de bonnes perspectives pour 2021 :
tel est le bilan dressé par les cabinets d’ingénierie sollicités dans le cadre de notre enquête (voir l’encadré ). Globalement, si un ralentissement des chantiers a eu lieu pendant le premier confinement, les investissements sont ensuite repartis de plus belle.
Quelques nuances par rapport à ce constat plutôt favorable sont cependant à apporter, notamment selon les secteurs. Les producteurs de boissons et, plus généralement, les PME/ETI ayant une part importante de leur activité tournée vers la restauration hors
domicile ont particulièrement souffert de la crise du Covid-19 et ont dû parfois mettre de côté leurs projets ou les revoir à la baisse. Mais d’autres opportunités sont apparues. « De très beaux projets sont à venir, notamment en transformation de fruits et légumes et plats cuisinés », souligne Liés Branche, directeur développement chez GSE. Même constat chez Blézat, qui remarque que « la demande pour des produits à base végétale devrait générer des nouveaux projets ». Les entreprises ont égale ment été amenées à se réorganiser en fonction de l’évolution de la demande des consommateurs et des circuits
de distribution. « Il y a de nombreux chantiers nouveaux, accélérés ou confirmés du fait de la réorientation de consommation vers les GMS et les filières de qualité », confirme Thierry Prieur, directeur d’ID5.
Autre impact de la crise : une vigilance particulière par rapport aux agencements en lien avec le risque sanitaire. « Les porteurs de projets souhaitent faire évoluer la conception de l’aménagement des locaux sociaux », constate Julien Boucly, directeur du développement d’Edeis. Chez Pingat, on note aussi cette tendance avec, par exemple, des projets d’installations de renouvellement d’air en 100 % air neuf. « Il y a une réflexion plus aboutie concernant les moyens permettant les sécurisations sanitaires », résume Jean-François Addis, président d’Adent Ingénierie. Certains cabinets ont également enregistré une hausse des demandes en surfaces de stockage dans les usines du fait de la saturation dans les centres de distribution. Plus globalement, la sensibilité environnementale est encore plus présente dans les projets. « Il est plus qu’urgent de pro mouvoir des modèles industriels plus vertueux et respectueux des hommes et de notre planète. Et les impacts liés au Covid-19 commencent à se voir dans les pratiques : les projets de changement d’utilisation d’énergie fossile au profit d’énergie renouvelable, d’optimisation énergétique, de valorisation des coproduits sont de plus en plus nombreux. Il n’est plus question à présent de faire abstraction du plan environnement dans les conceptions industrielles », remarque-t-on chez Elcimaï. L’année passée a aussi confirmé la place et l’intérêt de la digitalisation et du BIM (Building Information Modeling) dans les méthodes déployées par les cabinets d’ingénierie. « Finalement, 2020 nous aura fait faire un bond en avant sur beaucoup de sujets et nous aura amenés à concevoir et construire différemment grâce aux outils déployés depuis des années comme le BIM », souligne ainsi Ewen Le Bacquer, chargé d’affaires et associé gérant chez Area. Pour 2021 la confiance est de mise, certains voient même émerger de nouvelles opportunités grâce aux mesures de soutien à l’investissement du Plan de relance. « Les prévisions sont très bonnes pour le moment. Les projets sont en hausse, il n’y a aucune annulation ni de décalage », constate Philippe Seiler, directeur commercial chez Cical.
Source : RIA, Isabelle Gattegno